Le Cirque de Salazie
Cela faisait longtemps que Céline et moi n'étions pas allés dans le cirque de Salazie.
Nous avons décidé d'y passer un week end et de dormir au gîte le "Petit Blanc des O" dans le village d'hell-bourg.
Au programme de la première journée une rando qui mène au point de vue du Grand étang sur la route des plaines, peu après le village de la Plaine des Palmistes.
Rando du Piton d'Anchaing dans le cirque de Salazie le second jour.
Il était indiqué sur le site "rando piton", site référençant tous les chemins de randonnée de l'île (ou presque tous) que le sentier menant au point de vue de Grand Etang n'était plus entretenu par l'ONF et que par conséquent il était difficile de suivre sa trace.
On n'a bien évidemment pas suivi les conseils du site, pensant qu'on se débrouillerait bien pour trouver notre chemin.
Au début, les indications sont faciles à suivre, on marche sur un vieux chemin accessible aux voitures et qui commence à être envahit par les plantes. Puis le sentier se sépare en deux sans aucune indication...
On prend bien évidemment le chemin qui semble le plus logique, celui qui se dirige vers le point de vue. Et alors là, après avoir marché 200 m on découvre une farandole de petits chemins qui partent dans tous les sens. Génial!
La meilleure chose à faire est de suivre celui qui semble être le plus emprunté.
On fini par déboucher sur le lit d'une rivière à sec. Là encore le sentier à suivre n'est pas visible. Est ce qu'il faut descendre le lit de la rivière ou bien le remonter pour le retrouver? C'est que tout est bien caché. Il était finalement légèrement en amont.
Après quelques minutes de marche, rebelote, une autre rivière. Il faut là remonter sur 15-20 m la rivière pour trouver un semblant de chemin qui s'enfonce dans une sorte de jungle.
Ce n'est d'ailleurs qu'à cet endroit que l'on tombe sur un panneau préfectoral interdisant l'accès à la rando ... Hum hum. Un peu tard non?
On décide de continuer après tout le chemin parcouru, d'autant plus que le point de vue parait de plus en plus proche.
A partir de ce moment là c'est mission Koh-lanta! Une machette nous aurait été d'une grande utilité. On progresse aux travers de bambous, de fougères, traverse un micro pont tout miteux et à moitié détruit.
C'est quand on a vu les nuages arriver et s'installer durablement sur les sommets que l'on s'est dit qu'il était peut être préférable de rebrousser chemin. D'autant plus que l'on marchait dans le lit d'un ruisseau qui pouvait à tout moment se transformer en joli petit torrent :)
Il est assez impressionnant de voir à quel point la nature reprend le dessus sur les infrastructures de l'homme. Des dizaines de km² sur l'île n'ont certainement jamais été foulés par l'homme parce qu'inaccessibles, terrains escarpés ou forêt incroyablement dense.
Je pense que nous avons été bien inspiré de revenir sur nos pas car nous avons fini le chemin jusqu'à la voiture sous la pluie.
La réunion et son temps imprévisible!
La rando qui devai nous prendre 3 - 4h n'aura finalement durée que 2h. On en a donc profité pour aller visiter un peu la côte Est et notamment se rendre au vieux pont suspendu près de Saint Rose.
Il s'agit d'un pont qui autrefois permettait de relier le Sud à l'Est. Un pont fait de bois et d'acier. Au total, on compte près de 103 km de tiges en acier, chiffre que l'on relit à deux fois pour s'assurer que l'on a bien lu.
Le pont suspendu
L'église de Saint Rose
Pour l'anecdote, cette église a été victime de l'éruption volcanique de 1977, la lave s'y est engouffrée sur une hauteur de 4 à 5m. Contrairement à d'autres bâtiments (gendarmerie - station service - maisons), l'église n'a pas été détruite. Certains évoquent l'intervention divine :)
La roche noire que vous voyez devant l'église et qui monte au dessus du niveau bas de la porte, c'est de la lave solidifiée. On accède à l'église via un escalier taillé dans la roche.
Le gîte "Au petit blanc des O"
Le gîte comporte 6 chambres individuelles concentrées dans la petite maisonnée en photo ci-dessus. Le repas s'effectuant dans une autre bâtisse. C'est rustique mais on va dire que l'essentiel est là! On ne peut pas dire que l'on soit venu chercher le tout confort :)
Le principal étant d'avoir un bon repas, une douche bien chaude et un lit comfortable!
La nuit ou nous y avons dormis il n'y avait qu'une autre famille. En discutant avec eux on a appris que le mari n'était pas retourné dans le cirque de Mafate depuis qu'il était adolescent ... C'est dingue tous ces réunionnais qui ne connaissent pas, ou alors très mal leur île.
La plupart des personnes se contente de rester sur le littoral alors que la plus belle partie de l'île se trouve au coeur des cirques. Décidement je pense qu'on ne s'y fera pas. L'île à beau être grande, elle n'est quand même pas immense. On a également appris que la proriétaire du gîte avait quitté la ville de Saint Denis (capitale de l'île) pour venir s'installer à Hell-Bourg et se rapprocher de sa famille. Elle y vit depuis 27 ans... Petits citadins que nous sommes, celà nous parait inimaginable.
Vous me direz, même si le village est un peu reculé, ils vivent bien tranquillement, sans gènes, avec une vue sur des paysages grandioses, il y a pire!
Bref, on a passé une bonne soirée.
Le lendemain matin, très bonne surprise, un super ciel bleu, aucun nuage à l'horizon et le piton d'Enchaing très dégagé. On se dépêche de prendre le petit'dej et de faire nos affaires pour attaquer la rando. Parce que bon, même s'il fait beau, ça ne va pas durer toute la journée, on est à la Réunion depuis 7 mois maintenant et on sait comment ça fonctionne ;)
Le piton d'Anchaing est célèbre a la réunion pour son histoire un peu folle.
La légende raconte qu’Anchaing, esclave d'un riche propriétaire de la côte Est de l'île de la Réunion, était épris d’une jeune esclave nommée Héva. Afin de l’épargner des sévices de leur maître, Anchaing décida de fuir la propriété en compagnie de sa bien-aimée.
Le jeune couple se rendit dans le cirque de Salazie où ils convinrent de se mettre à l’abri au sommet d’une montagne célèbre pour ses parois escarpées et donc hors d’atteinte. La vie, bien que ponctuée de difficultés, s’écoula harmonieuse, et leur apporta plusieurs enfants.
Le piton, asile de fortune, leur offrait un large panorama, permettant de prévenir l’arrivée de chasseurs d’esclaves marrons. Mais c’était sans compter sur les chasseurs d’esclaves, lancés à leur poursuite depuis de nombreuses années. Le tristement célèbre Bronchard, chasseur professionnel, finit par retrouver les traces de la famille.
L'esclave bléssé réussi tout de même à semer ses poursuivants, ce n'est que quelques années plus tard que chasseur d'escalve retrouva sa trace.
C’est à cet instant que la légende prend le pas sur l’histoire, car on ne sait si Bronchard tua Anchaing ou s’il le ramena avec sa famille à son propriétaire, qui leur rendit leur liberté.
Quand on arrive au sommet, on ne voit pas de traces de constructions anciennes mais si la légende dit vraie, la vie au sommet a du être compliquée. Il n'y a pas d'eau et encore moins d'animaux. Il faut savoir qu'à la réunion il y a très peu d'espèces sauvages en dehors des oiseaux, de mini hérissons appelés tang et de lézards.
Bon il est vrai qu'à l'époque le centre de l'île était bien moins habitée (voire pas du tout). Il devait y avoir plus de poissons dans les rivières.
La légende raconte qu’Anchaing, esclave d'un riche propriétaire de la côte Est de l'île de La Réunion, était épris d’une jeune esclave nommée Héva. Afin de l’épargner des sévices de leur maître, Anchaing décida de fuir la propriété en compagnie de sa bien-aimée.
Le jeune couple se rendit dans le cirque de Salazie où ils convinrent de se mettre à l’abri au sommet d’une montagne célèbre pour ses parois escarpées et donc hors d’atteinte. La vie, bien que ponctuée de difficultés, s’écoula harmonieuse, et leur apporta plusieurs enfants.
Le piton, asile de fortune, leur offrait un large panorama, permettant de prévenir l’arrivée de chasseurs d’esclaves marrons. Mais c’était sans compter sur les chasseurs d’esclaves, lancés à leur poursuite depuis de nombreuses années. Le tristement célèbre Bronchard, chasseur professionnel, finit par retrouver les traces de la famille.
C’est au détour d’un sentier qu’Anchaing se trouva face à son bourreau armé. Il n’hésita pas une seconde et décida de se jeter dans le vide afin d’éviter les coups de feu. Il ne fut que légèrement blessé et put alors vivre avec sa famille, quelques années paisibles. Mais le terrible et tenace Bronchard qui, ne s’avouait pas vaincu, réussît de nouveau à surprendre l’esclave rebelle.
C’est à cet instant que la légende prend le pas sur l’histoire, car on ne sait si Bronchard tua Anchaing ou s’il le ramena avec sa famille à son propriétaire, qui leur rendit leur liberté.
Pour ceux qui tenteraient la rando, sachez que c'est assez mal indiqué.
Au début tout va bien, il y a de beaux panneaux mais rapidement il y a des intercections non indiquées ou bien alors le chemin qui se sépare en trois ... Au top!
Si vous vous retrouvez à marcher le long d'une rivière c'est que vous vous êtes trompés :)
Un des habitants du Piton
S'il y a une randonnée à faire dans le cirque de Salzie, c'est bien celle ci! C'est splendide, pas très dur même si ça monte pendant 2h, et vous pouvez admirer le cirque depuis plusieurs points de vue différents.
Comptez environ 4h30 pour monter et redescendre en marchant sans trop vous présser.
Petit plus, en pleine saison des goyaviers vous pourrez vous régaler sur le chemin et au sommet. Il y en a de partout!